Attention, révélation ! Davide Longo mêle sa voix puissante et originale au chœur déjà florissant du polar italien. Depuis Turin, il a répondu aux questions d’Ernest.
C’est en écrivant sur la montagne ou pour les enfants qu’il s’est fait un nom en Italie. Venu au roman noir sur le tard, Davide Longo, écrivain piémontais de 53 ans, y défie déjà les sommets. Les deux premiers volets de sa série policière, « L’Affaire Bramard » et « Les jeunes fauves », tout juste traduits en français, révèlent un conteur puissant, un styliste élégant, un observateur subtil. Un phénomène dont le charme n’a besoin que de quelques pages pour agir…
Ce prof de lettres multi-talents, également documentariste, sublime une sensibilité propre aux auteurs de polar transalpins, cette manière d’enraciner leurs récits dans leur terre d’origine, de coller aux gens du cru, de s’imprégner du contexte social et politique. Aussi fin lecteur de la comédie humaine que du silence des alpages, il y ajoute sa patte inventive, créative, imagée, dans la mise en scène des choses de la vie les plus simples.
Son héros Corso Bramard est un ancien flic que le sommeil a fui depuis l’assassinat de sa femme et de sa fille. « Quand tu fais un boulot comme celui-là, ressasse-t-il, tu n’as besoin de rien d’autre que d’une femme qui s’endort avant toi. Si tu as eu la chance d’en trouver une et la malchance de la perdre, autant te fracasser la tête contre un mur, car plus jamais tu ne dormiras comme avant. » Il cherche le salut dans la transmission, à la fois enseignant dans un lycée et mentor du jeune commissaire qui lui a succédé.
Corso Bramard et Vincenzo Arcadipane se comprennent sans presque se parler. Entre Turin et ses hauteurs, un mystère opaque et sanglant renforce leur complicité. Un tueur nargue Corso et le met sur sa piste, le même qui a tué les deux femmes de sa vie. Enquêter, c’est d’abord remonter de la victime jusqu’à la pulsion qui l’a frappée. C’est aussi, pour lui, survivre à l’absence. Que reste-t-il à un homme qui croit avoir tout perdu ? Qu’est-ce qui fait avancer celui qui a cessé de croire en ses semblables ?
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