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La beauté du geste

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Carole Zalberg nous parle de beauté, nous parle d’un livre qui l’a émerveillée et touchée très fortement. Elle nous raconte tout. Dégustez les mots de Carole, avant de déguster ceux du livre dont elle nous parle.

 

 

Guillaume Jan bâtit une œuvre qui ressemble à ses pérégrinations. En écriture comme en voyage, il est un adepte des hasards heureux, des rencontres en guise de balises, du rêve comme carburant. « Alias Lejean » obéit de nouveau à ce qui semble une absence assumée de programme, à la modification du plan à mesure qu’on le déroule.

Fasciné par la découverte d’un quasi homonyme et jumeau de destin, de déplacements, d’occupation du monde en observateur discret et entêté, le Jan d’aujourd’hui tisse des liens de sens, de symboles, de trajectoires avec Lejean du passé, revisite en le suivant à la trace son propre cheminement. La construction de ce récit qui est aussi un hommage et un bilan d’étape, commencé peu avant l’âge ou s’achève la vie de son prédécesseur, est une dentelle de lieux obsédants, de moments décisifs ou simplement heureux, de réflexions tantôt inquiètes et tantôt amusées.

Démonstration est ainsi faite que les vies, les livres qui les racontent, comme les villes, ne se visitent pas en suivant l’ordre des guides ou des biographies mais bien en se perdant, en donnant ainsi toute sa chance à la surprise et sa récompense : l’émerveillement. Ses pas dans ceux de l’autre Guillaume voyageur, l’écrivain errant tente d’approcher le mystère de ce qui nous fait aimer et croire au lendemain. « Faire des ricochets jusqu’à l’autre rive, nager au coucher du soleil, grimper aux arbres, guetter les étoiles filantes, écouter la mer dans un coquillage, discuter une nuit entière, marcher pieds nus dans l’herbe, traverser l’Afrique en sandales, toutes ces belles choses, écrit-il, ne seraient-elles pas les plus importantes de notre existence, puisque ce sont d’elles que l’on se souvient à l’heure de notre mort, puisque ce sont elles qui nous sauvent? »

On acquiesce avec gratitude en se remémorant au gré de cette douce lecture ses propres heures essentielles et dérisoires.

Tous les livres sur les genoux de Carole Zalberg sont là.

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