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Pourquoi écrivent-ils aussi pour les jeunes ? ep.3 : Michel Bussi

Bussim Opale55219 05rec 1 0

Après Delphine Bertholon, et Alexandre Jardin, troisième épisode de notre série : "Pourquoi écrivent-ils aussi pour les jeunes" ? Aujourd'hui, Michel Bussi. Faut-il présenter Michel Bussi, auteur des célères: "Les nymphéas noirs" ou "un avion sans elle"? Il signe cette fois-ci un album jeunesse. Rencontre.

Pourquoi avoir écrit «  Le grand voyage de Gouti », un album jeunesse, un conte ? C'est quand même un grand écart par rapport à un roman policier, non ? D'où vous est venue l'inspiration ? Qu'est-ce que cela vous a apporté ?

Ce n’est pas vraiment un grand écart puisque le conte est intégralement contenu dans mon livre « Maman à tort » qui racontait les angoisses d’un gamin de 4 ans. Dans ce polar j’avais glissé 3 contes qui ont une importance dans l’histoire, 3 contes à part entière pour enfants. Le texte « Le grand voyage de Gouti » est intégralement celui qui est contenu dans le roman. Les 2 autres contes vont sortir. Ma volonté, dès le départ, c’était de mêler roman policier et conte pour enfants mais pas des pseudos contes destinés aux adultes. J’avais envie d’écrire ces contes. A partir du moment où vous vous mettez dans la tête d’un gamin de 4 ans, il me semblait naturel de le faire évoluer dans un monde merveilleux.

C’est un jeu littéraire, une autre façon d’écrire, une sorte de challenge littéraire en quelque sorte. Mixer un roman pour adulte avec ces contes me plaisait bien dans le sens où on est sur un mélange des genres.  On est sur une autre sorte d’écriture, j’ai l’impression de savoir le faire. On écrit dans ce qu’on est à l’aise et j’avais l’impression d’être à l’aise dans l’écriture et la tonalité d’un conte.

L'album parle du cycle de vie, de la quête du bonheur et de la transmission. A la fin de l'album, le grand-père de Gouti lui donne une belle leçon de vie. Pensez-vous que dans nos sociétés de consommation les gens ne voient plus le bonheur lorsqu'il est à portée de main ?

Il n’y a pas eu forcément la volonté de faire un conte avec une morale en soi. Bien sûr, il fallait que les contes fonctionnent comme des contes avec une morale à la fin mais je ne suis pas parti de la morale pour délivrer un message. Si je prends l’exemple de Gouti, c’est un animal qui s’appelle un agouti, une espèce de gros rat rongeur en Amazonie connu pour être le jardinier de l’Amazonie, parce qu’il enterre ses noisettes et les oublie. Ainsi, il peuple la forêt. La morale venait assez naturellement : le trésor qu’on enterre finit par repousser même si on l’oublie. C’est une jolie histoire, l’agouti oublie ses noisettes et c’est cette étourderie qui permet à la forêt de repousser. Le déroulé de l’histoire s’imposait.