Ah la canicule ! Voilà un sujet. Voilà l’Etat nounou qui nous rappelle continuellement que lorsqu’il fait chaud, il faut s’hydrater, et même boire de l’eau. Voilà l’Etat dont l’école qui devait se terminer dans une semaine qui invite les parents à garder leurs enfants chez eux. Principe de précaution quand tu nous tiens… Et si l’Etat profitait aussi de ce moment estival, celui de la luminosité puissante pour nous inviter à lire les auteurs qui ont glorifié l’été. Pagnol, bien sûr, avec cet été où les enfants sont enfin libres. Libres de vivre parfois avec leurs grands-parents des instants de joie intenses qui les marqueront pour tout le restant de leurs vies. Certainement qu’il faudrait aussi relire Albert Camus. Toujours lui. Dans son court livre “l’été”, il écrivit des mots d’une justesse rare. Il invite à la rêverie douce, aux flâneries entre les vieilles pierres sèches de la ville d’Oran. Ce livre est une invitation au bonheur. La chaleur brûlante du soleil, les odeurs du Sud, la réflexion d’un homme qui baguenaude en bord de mer, absorbé par ses pensées, sont des thèmes récurrents chez l’auteur.
Plus qu’il ne se lit, ce livre se déguste. Certains d’entre nous prennent une semaine de vacances pour marcher dans le désert et dans le silence en quête de rédemption ou d’eux-mêmes et en reviennent transformés. L’été de Camus est une approche initiatique qui préfigure ce que la solitude peut apporter à l’être humain, même si ce n’est pas une règle de vie quotidienne. Ce livre nous plonge dans une profonde réflexion très agréable et nous transporte dans le pourtour méditerranéen. Le soleil, la lumière, la vie, les vielles pierres, la mer… Il s’agit ici de se laisser donc transporter. Et emmagasiner en été la lumière dont nous aurons besoin l’hiver. Lumière réelle et lumière symbolique, évidemment.
“Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été”, écrivait d’ailleurs Camus.