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Intense fresque familiale

Ernest Mag Partition Vendredilecture

Suivre un auteur. Le faire grandir. L’accompagner dans les choix d’écriture. C’est le rôle d’un éditeur. C’est ce que fait avec maestria Allary Editions avec Diane Brasseur qui a publié son premier roman dans cette maison à peine née, il y a cinq ans. Avec ce troisième livre, l’auteure a gagné en puissance, en maturité, sans perdre la force de son style. Ce qu’il y a de puissant dans l’écriture de Diane Brasseur (Les Fidélités, Je ne veux pas d’une passion), c’est qu’elle parvient toujours avec des mots simples et ciselés à emporter le lecteur dans un tourbillon de sensations et de sentiments amples et foisonnants.

Un livre passionnant qui touche au cœur

Un matin d’hiver 1977, Bruno K, professeur de littérature admiré par ses étudiants, se promène dans les rues de Genève. Alors qu’il devise silencieusement sur les jambes d’une jolie brune qui le précède, il s’écroule, mort. Quand ses deux frères Georgely et Alexakis apprennent la nouvelle, un espoir fou s’évanouit. Le soir même, ils auraient dû se retrouver au Victoria Hall à l’occasion d’un récital de violon d’Alexakis. Pour la première fois, la musique allait les réunir. Voilà ce que nous dit la 4e de couverture du roman.

Ce qu’elle ne nous dit pas c’est la puissance évocatrice de Diane Brasseur pour dire la perte des frères, pour dire la recherche d’une identité fracassée par une séparation précoce, pour dire la construction de l’être parfois seul, parfois avec d’autres. Ce qu’elle ne dit pas non plus, c’est la justesse de la description des sentiments d’amour, de haine, de désespoir, mais aussi d’espoir qui traversent cette famille si signulière. Ce qu’elle ne dit toujours pas, c’est aussi la sensation intense du lecteur qui tel un enquêteur découvre peu à peu les maux et les lumière de cette famille. Ce qu’elle ne dit enfin pas (quoique la couverture pourrait nous mettre sur la voie) c’est la dimension solaire et sublime du personnage de la mère. Un portrait de femme d’une facture littéraire impressionnante. Bref, Diane Brasseur est une orfèvre des mots. Cette lecture le prouve encore une fois. Et on fait le pari que vous conseillerez ce livre à plus d’un ami qui vous demandera quoi lire cet été. Ne pas en dire plus ici est un choix délibéré. Pour ne pas risquer de dévoiler les enchevêtrements de cette famille complexe et attachante. Vous aurez lu ici que ce livre sera l’un des romans de l’été.

Tous les livres du vendredi d’Ernest.

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