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Bienvenue chez Basse #6 – Gilets jaunes : l’écume des jours modernes

Ernest Mag Ecume Basse

Au grand dam de nombreux et nombreuses abonnés, depuis quelques mois, Pierre-Louis Basse n'avait pas écrit de chroniques. Il était occupé à écrire un livre lumineux et solaire (nous vous en parlions ici et les bonnes feuilles sont là), il était aussi occupé à préparer "Le temps de le dire" une nouvelle émission qui donne du sens et qui sera diffusée dès le 17 février sur LCP-AN (Plus d'infos ici). Pierre-Louis Basse a ceci des grands artistes et des grands journalistes qu'il perçoit comme personne l'air du temps. La crise des "Gilets Jaunes" était déjà en grande partie contenue dans son superbe "Ma ligne 13" dont nous vous avons déjà parlé, mais aussi dans "Ma chambre au triangle d'or". Dans son dernier livre "Je t'ai oubliée en chemin", alors qui raconte notamment Bernay où il vit en Normandie. La sourde désespérance est là aussi bien racontée. Bien mieux que par Houellebecq. Pour son retour dans son espace de liberté, ici, sur Ernest, Pierre-Louis Basse nous parle de Guy Debord, d'Hanouna, de Nizan et des Gilets Jaunes. En liberté, en sensibilité, et en lucidité. Bon retour ici, Pierre-Louis. D.M.

Si j’osais : quelle différence entre un solo de Chet Baker, une complainte de Nina Simone, et l’horreur médiatique, chaque soir renouvelée, d’un Cyril Hanouna ?

-  « La beauté, mon capitaine ».

Il faut regarder dans le rétroviseur de l’histoire qui nous accompagne. Déjà, au soir des émeutes de Los Angeles, 1965 – plusieurs dizaines de morts parmi les assaillants, noirs pour la plupart-, notre cher Guy Debord  tapait juste : « révolte contre la marchandise, contre le monde de la marchandise  et du travailleur- consommateur, hiérarchiquement soumis aux mesures de la marchandise. » Plus loin, plus fort encore : « Le passage de la consommation à la consumation, s’est réalisé dans les flammes de Watts. Les grands frigidaires volés par des gens qui n’avaient pas l’électricité, ou chez qui le courant était coupé. »