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Talent à revendre

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Parce qu’un manuscrit non publié n’est pas forcément un mauvais livre, Ernest est allé à la rencontre d’Emmanuelle Dutel, lauréate de la troisième édition du Prix du roman non publié, imaginé par la maison d’édition Novice. 

Écrire un livre est un vœu largement partagé par nos compatriotes. Rien que cette année, 12 millions de Français en ont émis le souhait*. Cela représente 24% de la population adulte du pays. Évidemment on ne peut que se réjouir de ce goût immodéré pour l’écriture. Mais entre la manifestation de ce désir et sa concrétisation, il y a un fossé que seule une minorité parvient à franchir : en 2022, 5% de ces apprentis auteurs ont mis un point final à leur manuscrit.

Une fois cette première étape franchie, tous ont dès lors été confrontés à la phase la plus frustrante de leur projet : séduire un éditeur. Période où chacun(e) se frotte à l’école de l’humilité. Car dans cet exercice la sélection est impitoyable et nombreux sont les espoirs déchus.

Partant du principe qu’un manuscrit refusé n’est pas toujours un mauvais livre, la jeune maison d’édition Novice a imaginé il y a trois ans, en partenariat avec les espaces culturel E.Leclerc de Normandie et la plateforme numérique Edith & Nous, le Prix du roman non publié, afin de donner une nouvelle chance à ces auteurs « recalés » et favoriser l’émergence de nouvelles plumes.

Lauréate 2022 avec son roman Rendez-vous chez Pasiphaé, Emmanuelle Dutel, professeure de français en Isère, près de Grenoble, s’est vu offrir cette chance. Elle nous fait part de son retour d’expérience.

À quand remonte votre désir d'écrire, et qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ?

Emmanuelle DutelEmmanuelle Dutel : Le désir d’écrire est quelque chose que j’ai toujours eu en moi depuis mes études de lettres. Étudier les classiques et les grands auteurs est forcément inspirant, mais jusqu’ici j’écrivais surtout pour moi. Je ne m’autorisais pas à me lancer dans l’écriture d’un roman.