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L’invention de la vie

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Carole Zalberg est de retour en cette rentrée littéraire et elle nous parle d’un livre incandescent. Elle vous raconte tout cela tout de suite. A écouter et à lire. Un livre où l’invention de la vie est présente.

 

Nul besoin de connaître Stéphane Mandelbaum, le vrai, trouvé mort dans un terrain vague en 1987, pour savourer l’emballant roman de Véronique Sels. Il y a dans ce livre tout ce qu’on attend de la littérature : une construction complexe et maîtrisée qui vous embarque, vous brinquebale, ne vous lâche plus, de la profondeur sans discours, de la chair- souvent crue – à revendre, une langue inventive, aussi caméléonne que son personnage principal, artiste au talent dévorant qui, dans la réalité, n’a pas connu la gloire, bandit pied-nickelé, intranquille pris plus ou moins consciemment en étau entre deux histoires tragiques, la juive par le père, l’arménienne par la mère, accroc au sexe peut-être pour compenser.

Il y a surtout une idée de génie, tentation irrésistible d’écrivain face aux trop courtes vies qui promettaient pourtant d’offrir au monde singularité et puissance créatrice : inventer ce qui a été empêché, faire la nique, avec justesse, humour et une audace folle, à la faucheuse. Ça se dévore et ça donne envie de découvrir ou revisiter l’œuvre, provocante, hantée du peintre assassiné.

Tous les livres sur “les genoux de Carole Zalberg” sont là.

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