Comme un comédien de stand-up, Guy Delisle garde les yeux grands ouverts sur ce qu’il vit et ce qu’il voit. Où qu’il se trouve, son quotidien familial est sa meilleure source d’inspiration. Quand il part vivre à Shenzhen, Pyongyang, Jérusalem ou en Birmanie, ses carnets de voyage le montrent cherchant ses repères dans un bel exercice d’autodérision.
Revenu se poser en France avec femme et enfants, le voici en train de se débattre avec les conventions locales. Dans son Guide du mauvais père, dont les trois tomes viennent d’être édités en intégrale, il s’imagine répondant aux attentes de son fils et sa fille avec une indélicatesse rare et une absolue bonne conscience. Un drôle de papa poule, ni prévenant ni sage, mais égoïste et balourd, qui corrige une insulte mal formulée, sèche l’aide aux devoirs et encourage les jeux vidéo. Grinçant mais à peine caricatural : élever des enfants est un dur métier et le miroir que nous tend l’auteur et dessinateur québécois de 55 ans n’est pas si déformant qu’il y paraît.
“Le guide du mauvais père”, Guy Delisle, Shampooing (Éditions Delcourt)
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