Et si le Foot était devenu un poil pornographique ? C'est la thèse vivifiante de Laurent-David Samama dans son essai "Footporn" paru aux éditions de l'Aube dont Frédéric Potier s'est délecté. Il nous dit pourquoi.
Après la rentrée littéraire et la rentrée scolaire, voici le moment de nous pencher sur la rentrée sportive, avec comme objet de chronique le football. Plus précisément je vous invite à jouir d’un essai piquant, relevé, et coquin intitulé « Footporn » dont s’est rendu coupable Laurent-David Samama aux éditions de l’Aube.
« Amoureux du ballon rond », l’expression consacrée dans les médias est curieuse... mais surtout inexacte. Car comme le montre Samama, cette passion dévorante, physique, pornographique, n’est pas dirigée vers le ballon lui-même, cet objet mort qui passe de pieds en pieds, mais vers les joueurs eux-mêmes. Oui, les joueurs de foot, ces nouveaux dieux grecs dont on guette les moindres faits et gestes, les plus petites paroles, mais aussi les grandes colères et les jalousies mesquines.
Or cette passion a connu depuis les vingts dernières années une véritable révolution. Dans les années 1960-1990, les passionnés avaient à leur disposition L’Equipe, Onze mondial, le multiplex d’Europe 1 le samedi soir avec le regretté Eugène Saccomano, Téléfoot le dimanche et quelques matchs sur Canal+ par semaine. Cette relative rareté faisait que les footeux avaient une même expérience sportive en partage. Les matchs étaient rares, précieux et on donc on s’en souvenait... Les joueurs pouvaient même se payer le luxe de se moquer des journalistes comme le caractère génial Eric Cantona ou jouer tel un artiste dilettante comme le magnifique Roberto Baggio.
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