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Un village français

Ernestmag Joncour

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui Ernest est à la traîne. Dès le mois d’août le camarade libraire de La Griffe Noire, Jean Casel nous lançait : “Le Joncour est un excellent roman. Son meilleur”. Nous n’avons alors pas pris le temps de nous y plonger. Jean nous l’a redit, au mois d’octobre. Avant les prix. De nombreuses personnes autour de nous lui ont emboité le pas. Mais une invisible force nous a conduit à ignorer à nouveau ce bouquin. Et puis, le confinement. Et puis le prix Femina attribué à Serge Joncour dont nous avions adoré “Repose-toi sur moi”. Mais là encore, la petite force nous retenait de nous plonger dans cette “Nature Humaine” publié chez Flammarion.

Une histoire, nos histoires

Et puis, un soir, comme ça, le livre nous a appelé. Et il nous a happé. C’est un roman où la petite histoire d’Alexandre et de sa famille s’entrechoque avec les soubresauts de notre grande histoire : le Larzac, l’élection de François Mitterrand, l’émergence de l’agriculture productiviste. C’est aussi l’histoire d’un homme, Alexandre, qui reprend la ferme paternelle. Mais qui a du mal à accepter les nouvelles règles de fonctionnement du monde. Le livre démarre en 1976 l’été de la sècheresse et se termine en décembre 1999 avec la tempête qui s’est abattue sur la France. Joncour nous plonge avec intelligence dans une famille française, dans un village français, mais aussi plus largement dans notre histoire contemporaine. Plus largement, il décrit tel un impressionniste par petites touches, les rêves, les désillusions, les attentes, les petites victoires et les grandes défaites. Personnelles ou collectives. Simplement, Joncour nous fait traverser une époque où des choses importantes pour le monde se sont jouées, il nous fait aussi vivre et suivre le destin de personnages qui sont à la fois acteurs et spectateurs des soubresauts du monde. Au final, on est pris par l’histoire. On est pris, aussi, par le constat d’un monde qui semble en perdition, sans pour autant se dire que c’était forcément mieux avant. Tout cela pour dire, que le 11 décembre 2020, suivant le conseil aoûtien de Jean Casel, nous avons lu ce beau roman de Serge Joncour et que c’est à notre tour de vous dire tel Jean : “Lisez le !”.

Serge Joncour “Nature humaine”, Flammarion. 21 euros.

Tous les #vendredilecture d’Ernest sont là.

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