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Mélancolie is coming

Kinga Cichewicz WENTRcpFYM8 Unsplash

Qu’a-t-on fait pour mériter ça ? Cette semaine, une nouvelle fois, fut placée sous le signe de la perte de repères et de sens. Un prédicateur musulman accusé de viols a eu tribune ouverte un matin dans un média grand public avide de buzz. Ce même prédicateur musulman accusé de viols a trouvé un éditeur pour pouvoir cracher sa bile et son venin. Ce prédicateur musulman accusé de viols a même eu l’indécence crasse d’oser se comparer au capitaine Dreyfus sans être remis à sa place par le soi-disant intervieweur de choc de RMC et BFM TV le matin… Complaisance et besoin de buzz quand tu nous tiens…
Dans la semaine, il y avait aussi eu les nouvelles tribulations de Boris Johnson en Angleterre. Oubliant la culture parlementaire et toute l’histoire de son pays, le Premier ministre britannique qui se rêvait en Churchill finira aux oubliettes de l’histoire. Pourquoi l’Occident vieilli, usé et fatigué fabrique-t-il de tels dirigeants ? Il paraît que l’on a les dirigeants que l’on mérite…Vaste sujet d’interrogation. C’est également cette semaine que l’on a entendu un chanteur has-been venir, sur des radios de grande écoute, cracher sur le monde d’aujourd’hui. Monde qui a certes des défauts, mais qui bon an mal an est tout de même bien plus vivable qu’auparavant. (On en parlait ici d’ailleurs).
Et puis, alors que les enfants ont repris le chemin de l’école, que les mirabelles fruit symbolique de la rentrée sont bel et bien là, ce fut le moment de se retourner un peu vers l’été et sa riche actualité.  Et ainsi de se rendre compte que de l’Amazonie – par exemple – il n’était plus vraiment question dans les médias.

Les arts, ce remède

Epoquemelancolique

Avouons-le, une certaine mélancolie pouvait alors poindre. C’est alors qu’une sérendipité littéraire heureuse a fait paraître cette semaine un livre magnifique signé d’Eva Bester (en dialogue avec Jérémie Peltier) aux éditions de l’Aube dans la collection “Parenthèses”. Dans cet ouvrage d’une drôlerie, d’une richesse et d’une sensibilité rare, intitulé “Une époque mélancolique ?”, la présentatrice de “Remède à la mélancolie” sur France Inter nous donne des clés pour relever la tête quand survient une semaine comme celle qui vient de s’écouler. Dans ce livre, comme dans son émission radio, Eva Bester utilise l’humour mais aussi l’art pour tenter d’accepter la mélancolie. “Il y a toujours une joie indescriptible qui jaillit des grands livres, même quand ils parlent de choses laides, désespérantes ou terrifiantes. Tout grand livre opère déjà la transformation, et fait la santé de demain”, rappelle d’ailleurs Deleuze sur les livres et qui pourrait s’appliquer à l’art en général. 

Aussi, alors que ce dimanche s’amorce, ouvrez un livre (celui d’Eva Bester ou d’autres que nous vous conseillons ici), immergez-vous dans une musique qui vous inspire, et laissez-vous bercer par l’essentiel. Loin des écumes permanentes qui rythment nos actualités et nos vies. Bon dimanche mélancolique mais joyeux.

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