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“Mon ennemi, c’est la finance”

Ernest Mag Goldman Sucks Gregoire

A priori, c’était du “déjà lu”. La parfaite crise de la quarantaine du parfait fonctionnaire de Bercy. Ses amis, ses amours, ses emmerdes, en somme. Sa descente aux enfers aussi. Mais c’est à ce moment là que le roman de Pascal Grégoire (publicitaire, fondateur de l’agence La Chose), “Goldman Sucks” devient passionnant, drôle et vif. De cette explosion familiale naît une fable sociale et caustique sur le monde qui nous entoure. Et notamment celui de la finance. C’est ainsi que le lecteur embarque avec ces personnages barrés et profondément attachants pour les Etats-Unis. Le but de cette équipée qui est un mix entre celle de Little Miss Sunshine et de Easy Rider ? Faire tomber la finance mondiale qui est responsable de la chute de Corentin Pontchardin. En fait, Corentin Pontchardin est une sorte de François Hollande  qui au Bourget en 2012 disait “mon véritable ennemi n’est pas candidat à l’élection présidentielle. Il n’a pas de visage, il n’a pas de nom. Mon véritable ennemi, c’est la finance”. Phrase d’une grande justesse. Comme la colère de Pontchardin. Comme l’équipée sauvage de lui et de sa famille. Et pourtant comme François Hollande, Corentin malgré sa colère et ses initiatives multiples, ne parvient pas totalement à enrayer la finance folle et irraisonnée.

Un roman vif et percutant

La plume est vive, simple, efficace. Le propos est fort, sans être lourd. Et au final, la lecture est très agréable. Tant parce qu’elle est dynamique que parce qu’elle interroge sur la place prise par l’argent dans nos vies. L’air de rien, Pascal Grégoire interpelle tous ses lecteurs. Cette famille barrée, cette crise de la quarantaine, cette impression de ne plus avoir de prise sur rien, cette envie de tout de même faire quelque chose, tout cela, c’est nous. Nous tous. Avec nos doutes, nos colères, nos arrangements, nos petites défaites et nos petites victoires. Au moment de refermer le livre, une certitude gagne le lecteur : il vient de passer un très chouette moment de lecture. Une autre aussi affleure : toute initiative qui ira contre la finance folle, quelle qu’elle soit, est salutaire et nécessaire, même si elle sera forcément récupérée et digérée par le système. “Money is money”, comme l’écrit très bien Pascal Grégoire.

Pascal Grégoire, Goldman Sucks, éditions du Cherche-Midi, 17 euros.

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