Un beau livre pour évoquer l’horreur. Loin d’être paradoxal, le talent créatif que le portraitiste Olivier Roller a investi dans cet ouvrage se veut un hommage à ses modèles, à la mesure de leur souffrance et de leur résilience. Ils s’appellent Jean-Claude, Natacha, Marylin, Stéphane, et on aimerait les citer tous. Rescapés de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, membres de l’association Life for Paris, ils se mettent à nu en mots et en photo, revivent la violence et la sidération, les bruits aussi cruels que les images, les minutes interminables à la lisière de la mort. Ils racontent aussi l’après, les cicatrices, les soins, les ruptures, les peurs, l’attente du procès…
Élan d’humanité
Tous exposent leurs tatouages, qu’ils ont souvent décidé de se faire faire après l’attentat. « Souvent, j’aurai les yeux pleins de larmes, quelquefois je leur prendrai la main ou caresserai leur cuisse », confie le photographe dans son avant-propos en se remémorant les séances de pose. On ressent ce même élan à lire et parcourir son ouvrage, qui nous submerge de son humanité.
« Bataclan Mémoires », Olivier Roller, La Manufacture de Livres, 488 pages, 55€ . Photos Olivier Roller
