Faire la connaissance de Tyler Cross est une bénédiction pour le lecteur mais une malédiction pour les personnages qui croisent sa route. Anti-héros à la gueule taillée à la serpe, intraitable en affaires, doté de l’humour d’un doberman et de la répartie d’un colt 45, mieux vaut éviter de le contrarier si l’on veut revoir le soleil se lever sur le Rio Bravo. Le crime est son affaire et le lascar est doué.
Tout au long des trois albums signés Nury et Brüno, on côtoie le milieu des gangsters des années 50. Un monde de brutes, de mafieux, de ripoux, de salauds. Pour Tyler, les contrats s’enchaînent et avec eux les emmerdes. Servis par des intrigues parfaitement maîtrisées, des dialogues ciselés, un découpage des scènes très cinématographique et un dessin contrasté qui vous envoute dès les premières pages, ses aventures vous font suer à chaudes gouttes. Braquages, évasions de prison, règlements de comptes sanglants, fusillades à tout va, rebondissements incessants… ce postern (mi-polar, mi-western) vous plonge dans ce que le roman noir a de plus jubilatoire. Eastwood, Sergio Leone et Tarentino ne sont pas très loin.
« Un jour, Tyler Cross paiera pour ses crimes. En attendant, il en commet d’autres », nous indique le tome 1. Qu’il paye le plus tard possible. Nous, on en redemande !
Pour les puristes, Dargaud vient de sortir l’intégrale noir et blanc de la série regroupant de nombreux inédits, dont des compléments critiques des deux auteurs.
“Tyler Cross”, Nury et Brüno, Dargaud
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