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William Boyle : “La musique m’aide à écrire”

Boyle©Katie Farrell Boyle (2)

Auteur prometteur qui réinvente le roman noir et dont Philippe Lemaire vous avait déjà parlé, William Boyle est venu à Paris et a pris le temps d'accorder un bel entretien à Ernest. Où l'on se rend compte que tous les arts sont dépendants les uns des autres. Musique maestro !

La Cite Des Marges

William Boyle est un auteur affamé. Du moins le jour où nous le rencontrons dans les bureaux de son éditeur parisien, Oliver Gallmeister. Il rentre alors d’une série de rencontres en Provence - l’accueil lui a plu, il veut y retourner - et son TGV avait du retard.

Le temps d’un sandwich et d’un café, le voilà d’attaque pour nous parler de lui. Ernest a adoré son dernier roman, « La cité des marges », aussi emballant que le précédent, « L’Amitié est un cadeau à se faire », en plus amer et plus profond. En quelques livres, ce New Yorkais de 43 ans, baraqué et réservé, s’est imposé comme une nouvelle voix majeure du roman noir américain, nourri par les classiques du genre, avec une touche unique qui brasse les influences créatives. Avec lui, de la littérature, on glisse vite à la musique et… au cinéma.

En arrivant à Paris, vous êtes allé vous recueillir sur la tombe de Jean-Paul Belmondo : pourquoi ?

William Boyle : Quand j’étais lycéen, j’allais au cinéma à Manhattan pour voir les films que je ne trouvais pas en VHS chez le loueur de mon quartier. C’est comme cela que j’ai découvert « A bout de souffle » ou le cinéma de Jean-Pierre Melville. Et cette semaine, un ami américain qui vit au Pays-Bas m’a rejoint et on a marché une journée au hasard dans Paris, peut-être 25 kilomètres. En chemin, on a eu l’idée de passer par le cimetière (du Père-Lachaise NDLR) pour rendre hommage à Belmondo, qui venait juste de mourir. Cet ami est traducteur (Alex Andriesse NDLR), il connait les classiques de la littérature française, alors on est aussi allés sur la tombe de Baudelaire.

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Qu’est-ce qui a fait qu’adolescent, vous vous êtes intéressé à des films ou des écrivains étrangers ?

William Boyle : Des artistes américains importants m’ont servi de passerelle. C’est sans doute un cliché, mais j’ai voulu voir « A bout de souffle » à cause de Quentin Tarantino. Et c’est à travers Bob Dylan ou Patti Smith, ou parce que j’ai lu Jack Kerouac ou Allen Ginsberg, que je me suis tourné vers des écrivains ou poètes étrangers. J’ai aussi aimé très jeune les polars de David Goodis ou Jim Thompson, qui m’ont mené vers Manchette ou Simenon parce qu’ils avaient les mêmes éditeurs.