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Jeux d’amour

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“L’amour Sans” est un OLNI, objet littéraire non identifié. A moins que ce ne soit un OTNI, objet télévisuel non identifié. Ou un peu des deux. Une réussite totale, en tout état de cause. A ne pas manquer.

Maria Pourchet a un talent fou, nouvelle confirmation. Cette fois-ci dans un objet hybride. Cela s’appelle “L’amour sans”, et cela se passe sur Canal+. C’est à la fois sonore et visuel (un peu). C’est une série, ou un feuilleton littéraire, diffusé à la télévision. Cela raconte l’histoire de Libero Viti (incarné en voix seulement par le chanteur et poète Arthur Teboul) professeur de Lettres qui tombe amoureux de Viviane Seeberger (incarnée en voix par l’actrice Céline Salette), autrice à succès qui n’écrit plus qu’il invite, un jour à venir dans sa classe.

Capture D’écran 2024 06 07 À 14.36.39A partir de cette rencontre initiale, Libéro et Viviane, s’écrivent des mails, se textotent, se sextotent, se parlent par mémo vocaux, s’appellent aussi parfois. Ils jouent. A s’aimer sans faire l’amour. Ou à faire l’amour sans s’aimer. Le texte de Pourchet est vif, saisissant, intelligent, subtil et plein de profondeur sur la rencontre, ce qu’elle créé et ce qu’elle engendre ou non. Durant 8 épisodes de 15 minutes, le lecteur/auditeur/spectateur, suit la trajectoire du jeu de Libéro et Viviane, est soufflé par le suspense dramatique qu’instille l’autrice et est surpris par l’intelligence de  la mise en scène, car oui, il y a une sorte de mise en scène. Surtout, le lecteur/auditeur/téléspectateur est happé par les voix des deux comédiens. Dans cet univers sonore, et littéraire, le lecteur /auditeur/ téléspectateur est emporté littéralement et se surprend à “binge écouter” la série.

Dans “L’amour sans” où transparaissent Gary, et Duras, mais aussi tous les vrais amoureux, celles et ceux qui vivent pour les rencontres, les Capture D’écran 2024 06 07 À 14.39.40découvertes, les amours, et plus largement le désir. Les mots sont ciselés, les voix au diapason et le suspense est ménagé comme dans Game of Thrones à la fin de chaque épisode. Et ressortir du “visionolecture” sonné, plein d’envies de rencontres, de désirs, ou de rêve. “Tu sais ce dont l’amour a le plus besoin, c’est d’imagination” écrivait Gary dans Clair de Femme. En résumé : un très bel objet littéraire et sonore qu’il serait dommage de manquer.

“L’amour Sans”, Canal+, de Maria Pourchet avec Arthur Teboul et Céline Salette.

Toutes les inspirations d’Ernest sont là.

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