Alors que le mythe de l'entrepreneur fait désormais partie de notre imaginaire, un essai salutaire déconstruit le mythe pour lui rendre sa lumière tout en auscultant les parts d'ombre de cette mythologie venue de la Silicon Valley.
Par Paul KLOTZ
La scène, maintes fois répétée, est devenue mythique au point d’en être caricaturale : un enfant de la middle class américaine, dans les années 70, se hisse depuis son garage jusqu’aux hauteurs de Wall Street par la seule force de son génie. De Steve Jobs à Jeff Bezos, en passant par Bill Gates et Warren Buffet, l’Amérique a besoin de héros sachant mettre en récit leurs succès solitaires, en dépit des tempêtes du déterminisme social.
Peu importe, au fond, la réalité : il faut lui substituer une image d'Epinal burlesque où, sur un vieil établi cassé, un ado manipule des appareils électroniques qui plus tard changeront le monde. Voilà, en substance, le rêve américain : des résidences pavillonnaires accouchant de gourous orgueilleux, qui se targuent rétroactivement de leur réussite comme étant le fait d’un inévitable destin. Bienvenue dans la mystique de l’entrepreneur.
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