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Brûlants baisers

Le Livre Du Vendredi Twitter 1000x500(42)

Attention chers lecteurs et chères lectrices, en plongeant dans ce livre, vous pourriez vous brûler. Vous brûler tant la force du désir qui va rapprocher tout au long de l’histoire les deux protagonistes est puissante et chaude. Salvador a 55 ans, il est prof d’Université. Le monde est forcé de se confiner et il fuit Madrid pour une bourgade en lisière de forêt. Il s’ennuie un peu, mais en profite pour relire Don Quichotte de Cervantes. L’autre chose qui l’occupe c’est d’aller à l’épicerie du village où travaille la superbe Montserrat. Les deux se reniflent, se guettent, se sourient, et puis se rapprochent. Montserrat livre les courses à Salvador. Il lui cuisine des pâtes. Ils s’embrassent. Un peu. Beaucoup. Et ils recommencent. Régulièrement. Salvador est habité par l’envie d’aimer. “Si on n’est pas amoureux, ne serait-ce que d’une illusion lointaine et irréelle, la vie ne sert à rien” se dit-il alors qu’il rebaptise Montserrat en Altisidore. S’embrasser et s’aimer pour tordre le cou à la mort qui rode.

De mots électriques pour dire le désir

L’écriture de Manuel Vilas (Ordessa, Prix Femina étranger 20219) est douce et sensuelle comme les baisers échangés par les deux amoureux. Les mots qui décrivent les moments entre Montserrat / Altisidore et sont, comme la lingerie ou les ongles de Montserrat, des “décharges électriques” qui rendent le lecteur complice de l’ardeur de l’amour et du désir qui étreint les deux personnages en quête de l’Autre autant que d’eux mêmes. L’amour n’est d’ailleurs pas seul dans sa bulle. Il se confronte à la réalité du monde. Ces “Baisers” sont servis par une écriture efficace comme une banderille qui touche l’ensemble des sens du lecteur et donne au livre une singularité qu’il est fort peu probable d’oublier une fois la dernière page tournée. Ces “baisers” signés Vilas sont exquis, délicieux, profonds. Ils donnent le sourire et l’envie d’embrasser. Forcément. Entièrement. Pleinement. A pleine bouche, comme tout doucement comme dans un frôlement. Et le lecteur de se retrouver comme Toto le héros de Cinéma Paradiso devenu grand visionnant les scènes de baisers coupés. Une lecture délicieuse et brûlante.

“Les baisers, Manuel Vilas, Editions du Sous-Sol”

Tous les livres du vendredi d’Ernest sont là.

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