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Éclat de lumière

Couv

En cette fin d’été, Tanguy Leclerc s’est laissé emporter par la couverture ardente du nouveau roman de Valentine Goby, L’île haute. Ce roman d’apprentissage nous emmène dans les pas d’un jeune garçon qui, au contact de la montagne et de ses habitants, déploie peu à peu ses ailes.

La densité des ouvrages qui s’exposent à nos yeux lors de la rentrée littéraire nous complique sensiblement la tâche lorsqu’il s’agit de faire notre choix parmi les nouveautés de la saison. Le cru 2022 n’a pas dérogé à la règle. De cet océan de livres a pourtant surgi L’île haute, le dernier roman de Valentine Goby.

L'île HauteSa couverture aux couleurs éclatantes n’y est pas étrangère. Impossible de parcourir les rayonnages de votre libraire sans poser les yeux dessus, sa composition agit comme un aimant. L’effet de surprise est total : l’image représentée est un paysage de montagne où le vert des forêts laisse place à un rose fuchsia déroutant. L’image ressemble à ces négatifs qui prennent forme dans le processus de développement des photos argentiques lorsqu’on les soumet au bain du révélateur. On devine le résultat final sans en percevoir les détails. Un procédé magique qui met vos sens en éveil le temps que l’image prenne forme sous vos yeux.

Cette expérience est peu ou prou celle vécue par Vadim, un jeune garçon juif parisien séparé de ses parents pendant la Deuxième Guerre mondiale parce qu’asthmatique. Caché en haute montagne à Vallorcine, dans la vallée des Ours, cet enfant de la ville voit surgir devant ses yeux la magnificence des grands sommets et l’éclat d’une nature foisonnante. Un choc émotionnel qui chamboule tous ses repères. Le froid, la neige, le brouillard, les parois rocheuses, l’air pur… Vadim - rebaptisé Vincent pour ne pas éveiller les soupçons – découvre avec ravissement un monde insoupçonné. Un archipel de pics et de crêtes entre brume et nuages. Un refuge qui le préserve des troubles du monde.