Après une nuit d’orage, deux voisins découvrent aux pieds d’un muret éboulé des vestiges archéologiques et décident de se lancer dans une fouille clandestine. Des travaux interdits qui vont les mener jusqu’à l’Antiquité et aux origines du Luberon, où ils résident, non sans provoquer la colère de la nature.
Le dit du Mistral tient à la fois du roman contemporain d’un jeune trentenaire qui a du mal à trouver sa place, de sa relation aux anciens est à son héritage. C’est est aussi une chanson de geste moderne où un homme va sauver le monde après une épreuve initiatique. C’est enfin un roman qui touche au réalisme magique de Jean Giono ou Henri Bosco, au cœur de la grande et belle Provence.
En lieu et place des clichés habituels sur le sud ou sur l’accent marseillais, Olivier Mak-Bouchard distille son humour fin et son imaginaire bourru. Il installe son récit dans le cadre très vaste des contes et légendes locales en y ajoutant sa touche personnelle. L’auteur convoque aussi bien les dieux celtes que les origines du Mistral, il incarne des déesses de pierre ou ces si rares sources provençales (dont on ne dévoile pas l’emplacement depuis la jurisprudence Marcel Pagnol). Le récit prend son temps, et c’est un plaisir de vivre quelques jours aux côtés de ses personnages attachants. On s’installe dans cette maison perdue dans les collines d’Apt, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence. On y apprend à connaître les voisins, à guetter le chat, le temps qu’il fait derrière les cerisiers avant que le fantastique ne fasse doucement irruption. Sans trop en faire, en restant à hauteur d’homme, le narrateur laisse l’imagination guider ses pas.
“Le dit du Mistral”, Olivier Mak-Bouchard, Le Tripode
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