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“On peut écrire de jolies pages entre une bolognaise à préparer et une couche à changer”

Thom Milkovic FTNGfpYCpGM Unsplash

Loin des clichés, cinq auteurs nous ouvrent les portes de leur terre d’écriture, et décryptent le lien qu’ils entretiennent avec ce(s) lieu(x), itinérants ou sédentaires, où leurs mots voient le jour. Et si la chambre à soi de Virginia Woolf n'était pas la meilleure solution, finalement ? Rebecca Benhamou a mené l'enquête.

Lorsque l’on aborde la question des lieux d’écriture, les fantasmes sont légion. Il y a le Nohant de George Sand, le cabinet de travail de Victor Hugo, place des Vosges - suffisamment haut pour qu’il puisse écrire debout - ou encore la maison de Balzac, nichée sur la colline de Passy, avec vue sur la tour Eiffel…

Difficile aussi d’éviter certains écueils, quand on ausculte de près les espaces où éclot la création, notamment la posture de l’écrivain qui se regarde écrire. Mais pour celles et ceux qui aujourd’hui continuent de prendre la plume, l’écriture est bel et bien ancrée dans le réel ; elle se mêle aux contingences du quotidien, compose avec les contraintes du présent. « Hier comme aujourd’hui, on a souvent une image fausse de la vie d’artiste, déclare Marianne Jaeglé, qui a récemment publié Un instant dans la vie de Léonard de Vinci et autres histoires (Gallimard) », un recueil de nouvelles qui plonge justement au cœur des mécanismes de création et des ateliers de grands artistes et écrivains.

[caption id="attachment_35063" align="alignleft" width="337"]20211119 113759 Marianne Jaeglé dans son café-bureau[/caption]