“Garde-toi des idoles, marche, danse, écris et lis. Mais surtout garde la parole”. Ce conseil aux hommes et femmes du 21e siècle était celui de Paul Virilio dans un entretien accordé à l’Express en 1999. Urbaniste et philosophe, Paul Virilio – décédé cette semaine – a été l’un des premiers penseurs à réfléchir à l’accélération du monde et à ses conséquence sur l’humain. Virilio nous disait notamment une chose : “L’immédiateté est une imposture. C’est précisément ce type d’imposture médiatique que réalise désormais l’interactivité de ces communautés branchées qui prétendent créer une démocratie virtuelle, en l’absence de toute proximité réelle”. Message actuel fort qui nous invite à réfléchir profondément sur nos besoins de vitesse et sur notre relation à l’Autre dans ce monde toujours plus connecté.
Se connaître pour mieux être au monde
Virilio disparu, il reste Yuval Noah Harari auteur de Sapiens et d’Homo Deus qui publie cette semaine “21 leçons pour le 21è siècle” chez Albin Michel. Dans cet ouvrage, il ausculte les grandes questions du présent et tente d’en brosser les différents enjeux et de dessiner quelques éléments de solutions pour la réflexion sur le vivant, la technologie, la possession des données etc…Il alerte aussi sur la capacité que l’humanité demain va donner aux machines : celle de pirater les humains. Accélération encore et toujours. Et face à cette vitesse toujours plus grande, que conseille Harari ? “Je pense que les gens ont intérêt à mieux se connaître encore. C’est encore plus important que du temps de Socrate ou Lao-Tseu, car il y a un tas de systèmes qui tentent de vous pirater”. Face à la déferlante technologique, une solution, se retourner vers la connaissance et améliorer notre propre connaissance pour pouvoir mieux être au monde. Essentiel.
Tous les éditos d’Ernest.