Mercredi 21 février sort sur les écrans “Les aventures de Spirou et Fantasio” avec Alex Lutz, Géraldine Nakache, Ramzy Bédia et Chirstian Clavier, entre autres. Une adaptation XXL pour les BD culte. Une première pour Spirou sur le grand écran du cinéma. Signe que la BD est un art inspirant et passionnant, source d’imagination. Rencontre avec le comédien Thomas Soliveres qui incarne Spirou.
Dans le film « Les aventures de Spirou et Fantasio » vous jouez Spirou. Comment vous êtes-vous préparé à interpréter ce personnage ? Avez-vous lu les albums BD ?
J’ai relu toute l’intégrale, de la première à la dernière BD, tous les hors-séries, les BD en rapport avec Spirou et Fantasio et j’ai rencontré beaucoup de « Spirouphiles » pour avoir leur interprétation du personnage.
Adapter une BD culte au cinéma n’est pas simple. Le film commence par la rencontre entre Spirou et Fantasio ce qui n’a jamais été abordé dans la BD. Comment s’est passée votre rencontre avec Fantasio alias Alex Lutz , et avec Spip l’écureuil ?

Thomas – Spirou – Solivérès et Alex – Fantasio – Lutz
Avec Alex nous nous connaissions déjà à l’époque du Point Virgule, au moment de son premier seul en scène. Je venais d’arriver là-bas, j’avais 15 ans seulement et j’étais très impressionné par Alex qui cartonnait déjà dans cette salle. J’avais déjà beaucoup de respect pour son travail. Nous nous sommes croisés plusieurs fois depuis mais nous n’avions jamais travaillé ensemble. Nous sommes très contents de le faire pour la première fois sur ce film.
Pour Spip, c’est Muriel Bek, dresseuse spécialisée pour le cinéma qui avait récupéré une portée d’écureuils. Je suis allé plusieurs fois dans son domaine pour m’entrainer avec eux et apprendre des techniques. On ne peut pas domestiquer un écureuil, ni le contraindre, ce sont des animaux trop vifs et trop cardiaques, mais on peut leur faire comprendre des choses. C’était déjà une aventure de gérer une petite bête comme ça sur un plateau de cinéma !
Est-ce que vous vous êtes identifié au personnage de Spirou, philanthrope et jeune aventurier ? Quelle est la qualité que vous appréciez chez Spirou ?
Prendre le métro c’est être aventurier ?! Quand on incarne un personnage, on donne toujours un peu de soi. J’ai peut-être apporté le côté fonceur, rentre dedans, tête brûlée, même si on ne me connaît pas toujours comme ça. J’aime le fait que Spirou incarne un héros, défenseur de l’orphelin qui ferait tout pour ses amis et sauver le monde.
Il y a beaucoup d’humour dans la BD notamment dans les dialogues entre Spirou et Fantasio, comment rester fidèle au modèle ?
Avant le tournage on a beaucoup discuté avec le réalisateur Alexandre Coffre et les scénaristes Juliette Sales et Fabien Suarez pour essayer de garder des dialogues authentiques, moins actuels. Il s’agissait d’enlever tout ce qui pouvait se rapprocher de notre époque dans les expressions, les façons de parler et même les insultes. Dans le monde Spirou on dit « andouille » plutôt qu’autre chose !
Qu’aimez-vous dans les albums de Spirou et Fantasio ? Quel est votre album préféré ?
L’aventure, le voyage, c’est toujours dans un pays différent. A chaque album, on démarre au journal de Spirou et on part ensuite à l’aventure.
Mes albums préférés sont « La Frousse aux Trousses » et « la Vallée des Bannis », deux albums qui se suivent. L’histoire et la psychologie des personnages sont très abouties.
Quelles sont les autres BD que vous aimez lire ?
J’aime beaucoup Riad Sattouf et je suis devenu ami avec Mathieu Sapin, le dessinateur qui a suivi François Hollande pendant sa campagne et qui en a fait une BD. Il en a aussi fait une, extra, sur Gérard Depardieu qu’il a suivi pendant plusieurs années. Matthieu est un homme talentueux et très sympa.
Quel est votre rapport au livre ? Aimez-vous lire ? Qu’est-ce que le livre vous apporte par rapport au cinéma ?
J’adore lire, même si j’ai moins le temps en ce moment en tournage. Habituellement je suis ouvert à tous les styles de littérature, je lis beaucoup de théâtre, de classique et j’aime bien découvrir de nouveaux auteurs. Je lis un Goncourt une fois de temps en temps. Je crois que dans un livre on voyage beaucoup plus qu’au cinéma. Un livre est tellement riche, il y a tellement de choses, d’histoires qui s’entremêlent. Nick Hornby, grand romancier anglais et scénariste de cinéma, disait que la plupart du temps on retrouve seulement 10% de son livre dans l’adaptation au cinéma. C’est très évocateur !
Thomas Solivérès, en quelques mots
Les personnages de Spirou et Fantasio existent depuis 80 ans. Ils sont devenus des héros transgénérationnels que toute la famille connait. Le cinéma s’est emparé de la BD « Spirou et Fantasio » et une adaptation a été réalisée « Les aventures de Spirou et Fantasio ». Thomas Solivérès enfile le costume de groom de Spirou.
Originaire de la région parisienne, à 27 ans, ce comédien a déjà une sacrée carrière de théâtre (9 pièces), de cinéma (14 films), télévision (8 séries ou téléfilms) et court métrage (4) à son actif. L’envie de faire du cinéma lui a été transmise par son frère Olivier Solivérès, acteur de théâtre qui l’emmenait avec lui sur les planches. Un jour, son frère fait face au départ de l’un de ses acteurs. Il demande à ses parents si son frère peut jouer dans la pièce. BINGO ! Olivier donne des cours à Thomas et à l’âge de 6 ans, il monte sur scène. Les applaudissements des spectateurs lui donnent le goût de la scène qui ne cessera jamais. Sa carrière démarre au théâtre et de fil en aiguille, elle bifurque vers le cinéma.
En 2011, il reçoit le prix du meilleur comédien dans le court métrage « 30 Kilos ». Il enchaine ensuite ses apparitions dans des publicités. C’est une rencontre qui va marquer le tournant décisif de sa carrière, celle d’Eric Toledano et d’Olivier Nakache. Ils lui proposent le rôle de Bastien dans le film « Intouchables ». En parallèle, il poursuit sa carrière de comédien au théâtre avec la pièce « Harold et Maude », où il incarne Harold, en compagnie de Line Renaud. Il joue ensuite avec Claude Brasseur dans « L’Etudiante et Monsieur Henri ». A la télévision, il tourne « Doc Martin », « VDM » ou « Scènes de ménage ». En 2017, sort au cinéma 2 comédies « Mon poussin » et « Les Sales gosses ».
Toutes les photos sont signées Robert Arpajou
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