Dans Femme à la mobylette, Jean-Luc Seigle nous montre une nouvelle fois sa sensibilité et son attrait pour les femmes qui semblent abandonnées par tous. Reine, l’héroïne de Femme à la mobylette, est malmenée par la société et les vents contraires. Mère de trois enfants, abandonnée de tous et notamment de son mari Olivier , cette femme essaie de s’en sortir tant bien que mal, malgré les difficultés financières et la difficulté d’élever ses enfants.
Lorsqu’elle découvre une vieille mobylette bleue des années 60 sous les détritus de son jardin bien encombré, l’espoir renaît : une nouvelle vie est possible. Qui dit engin dit travail et peut-être aussi l’amour.
C’est cet espoir et cette possibilité d’un avenir moins sombre et moins plombant qui intéresse surtout Jean Luc Seigle dans ce feel-good book, qui cherche à nous raconter combien le sourire peut revenir sur le visage d’une femme.
Comment retrouver le sourire ?
Une femme qui était au bout du rouleau et comment une simple mobylette peut lui faire rendre un peu de cette dignité qu’elle avait perdu, cette Reine, qui n’avait, malheureusement, à cause des aléas de la vie, plus grand chose de royale.
Posant un regard juste et sensible sur les laissés-pour-compte de la société, Jean-Luc Seigle tente – et y parvient la plupart du temps, malgré quelques personnages secondaires réduits au rang de silhouette – de nous faire partager sa vision aussi réaliste que résolument optimiste.
Vu la société actuelle, on a tout à fait envie de le suivre et d’enfourcher avec son attachante héroïne la mobylette qu’il nous présente comme catalyseur de sa nouvelle vie.
Vraiment je ne parlerais pas de feel good book pour ce bon livre. Oui, certes cette femme retrouve espoir, travail, dignité et même l’amour grâce à la mobylette mais l’extrême détresse du début ainsi que la fin empêchent vraiment le lecteur de se sentir heureux à la lecture de cette histoire.