A Montpellier, Sauramps, c'est une institution. Un passage obligé pour tous les amoureux des livres. Suite à des erreurs de gestion, l'entreprise est en difficulté. Le Tribunal de commerce a désigné Le Furet du Nord comme nouveau repreneur. Les salariés de Sauramps ne voient pas cela d'un bon œil. Enquête.
Un coup de massue. Voilà ce qui vient de s’abattre sur la libraire Sauramps, fleuron de Montpellier et plus largement sur tous ceux qui défendent le travail de libraire et les librairies indépendantes. Mercredi 28 juin, le tribunal de commerce de Montpellier a accepté l’offre de reprise du groupe de librairies lillois le Furet du Nord qui prévoit la suppression de 98 emplois en CDI sur les 155 salariés ainsi que la suppression d’une trentaine d’emploi en CDD. Décision étonnante quand on sait que les avis tant du procureur de la République, que de l’administrateur et du mandataire judiciaire s’étaient portés sur une offre de reprise concurrente. Celle portée par la société Amétis et l’architecte Frédéric Fontès. En effet, cette dernière offre prévoyait la sauvegarde de quelques 40 emplois supplémentaires et laissait espérer aux libraires de Sauramps un plan de développement permettant de relancer les différents magasins de l’enseigne. Face à ce camouflet, l’ensemble des salariés se sont mis en grève illimitée jeudi 29 juin et ont prévu un rassemblement devant le magasin du centre ville de Montpellier, vendredi 30 juin et samedi 1er juillet. Leur but : inciter Jean-Marie Sevestre, actuel PDG de l’entreprise ou le procureur de la République à faire appel de la décision.
Le combat est loin d’être gagné et les salariés, libraires, qu’Ernest a contacté sont encore sous le choc. « Ce qui est ahurissant dans cette histoire, c’est qu’au final, le tribunal de commerce ait décidé de ne pas nous donner d’espoir », enrage Julien Domergue, représentant SUD du personnel de la librairie. Pour lui, l’arrivée du Furet du Nord est synonyme d’un « changement complet de philosophie ». Il faut dire que Pierre Coursières, le PDG du Furet du Nord n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Coursières : « le licenciement de plus de soixante salariés se justifie par la fermeture du magasin Sauramps Odysseum ( grand centre commercial montpellierain), qui est un puits financier et n'est absolument pas rentable ».
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