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Le rendez-vous perpétuel

J’écris contre le vent majeur et n’en déplaise
À ceux-là qui ne sont que des voiles gonflées
Plus fort souffle ce vent et plus rouge est la braise
L’histoire et mon amour ont la même foulée

J’écris contre le vent majeur et que m’importe
Ceux qui ne lisent pas dans la blondeur des blés
Le pain futur et rient que pour moi toute porte
Ne soit que ton passage et tout ciel que tes yeux

Qu’un tramway qui s’en va toujours un peu t’emporte
Contre le vent majeur par un temps nuageux
J’écris comme je veux et tant pis pour les sourds
Si chanter leur paraît mentir à mauvais jeu

Il n’y a pas d’amour qui ne soit notre amour
La trace de tes pas m’explique le chemin
C’est toi non le soleil qui fais pour moi le jour
Je comprends le soleil au hâle de tes mains

Le soleil sans l’amour c’est la vie au hasard
Le soleil sans l’amour c’est hier sans demain

“Le rendez-vous perpétuel” (extraits)
Louis Aragon

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