Ce mois-ci dans Mini Ernest, Laurence Van Gysel a rencontré Arthur Ténor qui est l'un des romanciers jeunesse qui parle le mieux aux ados. Son dernier livre traite de la cyberharcèlement avec humour et pédagogie. Entretien.
Arthur Ténor a publié son premier roman en 1998. Sa bibliographie compte plus de 140 titres. Il est l'un des auteurs français les plus lus. Quand on lui demande quel est son métier, il répond « explorateur de l'imaginaire ». Il est sans conteste un des romanciers jeunesse qui parle le mieux aux adolescents en racontant leur vie, leur quotidien à travers des thèmes forts.
Son nouveau roman ô combien nécessaire « La guerre des youtubeurs » aux édition Scrineo, est captivant, émouvant, bouleversant et sensibilise les adolescents aux dangers du cyberharcèlement et à ses conséquences vis-à-vis d’autrui. Les protagonistes de cette histoire vont devoir vivre avec leur responsabilité et leurs remords. On ne voudrait à aucun prix être à leur place et c’est là que réside toute la puissance du roman. Car le lecteur éprouve un sentiment de désolation et d’injustice. Et c’est l’effet voulu ! Pari gagné de l’auteur qui a su toucher sa cible en plein cœur.
Un livre aussi pour les adultes pour comprendre le mécanisme de ce délit et l’engrenage qui s’en suit. Et comme le dit le proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir ».
Rencontre passionnante et enrichissante avec l’auteur, Arthur Ténor.
Comment est née l’idée de ce livre « la guerre des youtubeurs » ?
Arthur Ténor Comme souvent, lorsqu’une idée surgit de manière inattendue, l’étincelle est une rencontre ou un petit événement vécu, lu ou vu. Dans le cas de ce récit, si je me souviens bien, le « coup au cœur » comme je l’évoquais à l’instant, a été le visionnage du témoignage d’une jeune fille qui avait subi un véritable lynchage numérique par une foule hideuse de moqueurs anonymes. Sa faute ? Avoir maladroitement posté sur un réseau social une chanson de rap de son cru, pas très au point il est vrai. Ce qui m’a sidéré est le déchaînement de brutalité quasi bestiale des hyènes du web. Un déchaînement qu’on ne verrait pas dans le réel, sauf dans de rares cas de lynchages d’innocents par une foule qui a perdu toute humanité. En creusant le sujet, j’ai réalisé la grande vulnérabilité des jeunes (et aussi des moins jeunes) qui s’exposent au monde en croyant naïvement être protégés par la distance. Plus le youtubeur monte vers le soleil de la follower-gloire et plus il s’expose à de nombreux regards, plus le danger grandit qu’il devienne une cible. À la première faute, si insignifiante soit-elle, les tirs commencent, et cela ne s’arrête parfois qu’à la chute de cet Icare numérique. J’ai voulu en parler, en espérant que cela pourra éveiller quelques consciences imprudentes.
Pourquoi écrire des livres engagés, notamment sur le data comme « Smartphone panique » sur le dark web chroniqué ici ou votre dernier livre « La guerre des youtubeurs » sur le cyberharcèlement ?
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